La Villa Cavrois

Modernité, abandon, renaissance

Conçue entre 1929 et 1932, la villa Cavrois est la réalisation la plus emblématique de l'architecte Mallet-Stevens. C'est à ce titre qu'elle a été classée monument historique en 1990, puis achetée par l'État en 2001.

Un architecte

Architecte polymorphe, il étudie à l’Ecole spéciale d’architecture et commence sa carrière en dessinant des vitrines, des magasins et des décors de cinéma (L’Inhumaine, 1924, Le Vertige 1927). Il développe une vision de l’architecture moderne et dénuée d’ornementation, travaillant la lumière comme un matériau à part entière. Mallet-Stevens devient assez vite un architecte important. Il réalise une résidence pour le comte de Noailles à Hyères, travaille pour Paul Poiret puis conçoit un ensemble d’habitation dans le XVIe arrondissement de Paris.

Il disparaît en 1945 dans un certain oubli.

Le contexte

Paul Cavrois, propriétaire de la riche société textile Cavrois-Mathieu fondée en 1865, décide de bâtir une maison à quelques km de Roubaix, à l’écart de ce haut lieu de l’industrie textile (appelé à l’époque « la ville aux mille cheminées »). Paul Cavrois confie au départ la conception à Jacques Gréber, un architecte en vogue, qui lui propose un projet dans un style néo-régionaliste, en vogue à cette époque. Il rencontre alors Mallet-Stevens à Paris lors de l'exposition des Arts Décoratifs de 1925. Le pavillon des productions textiles de Roubaix se retrouve proche des réalisations de Mallet-Stevens.

Robert Mallet-Stevens lui proposera alors une maison résolument moderne, radicalement différente l’architecture de la bourgeoisie industrielle de l’époque.

Une maison

La villa Cavrois conçue comme un château moderne dispose d’une façade de 60 m de long et 2800 m2 de plancher, elle s’inspire des résidences aristocratiques du XVIIe siècle avec ses deux ailes symétriques.

Moderne et imposante, cette villa est assez représentative de l’architecture de Robert Mallet-Stevens. Une absence d’ornementations et de multiples toitures terrasses composent ce château moderne. Elle est équipée de la pointe technologique de l’époque (chauffage central, téléphone, ascenseur etc) et est réalisée avec des matériaux modernes, le verre et l’acier.

Elle est une intervention complète : Mallet-Stevens réalise non seulement l’architecture mais aussi le décors intérieur ainsi que le mobilier sur mesure. Cette maison représente ce qu’il définit comme une « œuvre totale », notion qu’il ne cessa de cultiver avec son travail sur les décors de films de Marcel L’Herbier. Son travail sur le mobilier de cette villa, aujourd’hui appelé design, continue d’être édité et commercialisé par des éditeurs de mobilier et de luminaire.

Il ajoute à ces espaces du marbre et du bois soigneusement mis en œuvre, témoins de la prospérité des propriétaires. La villa bénéficie également de larges baies vitrées ce qui était nouveau pour l’époque.

 

La maison fut occupée par les allemands pendant la seconde guerre mondiale et transformée en caserne. Après la guerre, l’architecte Pierre Barbe, en charge de la réhabilitation,  en transforme l’architecture intérieure. Après le décès de Madame Cavrois en 1985, la villa est vendue à un promoteur puis abandonnée. Elle se dégrade peu à peu, l’abandon et le vandalisme aidant. Classée Monument Historique en 1990 grâce au travail d’une association de sauvegarde, l'État récupère la propriété et après 13 ans de travaux elle retrouve son état d’origine comme en 1932.

L'ensemble de ces travaux, menés sous la maîtrise d'œuvre de Michel Goutal, - architecte en chef des Monuments Historiques, est évalué à 23 M€ et a duré pas loin de 13 ans.

 

Le site officiel de la Villa Cavrois ici

Les chaises de Mallet-Stevens rééditées par Habitat ici

Pour visiter la Villa Cavrois, c'est par ici

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