Pour son centenaire, célébrons la créativité d'une artiste remarquable : Joan Mitchell. Retrouvez-la et quelque-unes de ses œuvres dans notre jeu de 7 familles : Iconic Women In Art.
Joan Mitchell (1925-1992), une figure majeure de l’expressionnisme abstrait
Influencée par Vincent Van Gogh, Paul Cézanne, Vassily Kandinsky et Claude Monet, figure active de l’expressionnisme abstrait américain, Joan Mitchell livre une œuvre intense et vibrante, nourrie par son observation de la nature et son exploration des couleurs, et de son usage des émotions.
Son travail, profondément personnel, est marqué par un geste puissant, une palette colorée audacieuse et un lien fort avec l’émotion. Elle se distingue par une grande maîtrise technique, alternant entre peinture à l’huile, pastel et gravure.
« Ma peinture n’est pas une allégorie, ce n’est pas une histoire. Elle est plutôt comme un poème. »
Les débuts d’une artiste indépendante
Née à Chicago le 12 février 1925, Joan Mitchell grandit dans une famille passionnée d’art. Dès son plus jeune âge, elle est immergée dans la culture artistique et littéraire. Sa mère, poétesse, lui transmet l’amour des mots et des images, tandis que son père, médecin, encourage sa curiosité intellectuelle.
Elle suit un cursus en arts plastiques à l’Art Institute of Chicago, où elle se passionne pour la couleur et la composition. Dès cette époque, elle admire les impressionnistes, et en particulier Claude Monet, dont les toiles la fascinent par leur utilisation de la lumière et du mouvement.
Admiratrice de Monet, elle vivra plus tard en France, à Vétheuil, tout près de Giverny, le village où son idole avait vécu. Sa peinture très expressive est le plus souvent représentée sur très grandes toiles, avec un geste énergique, intense.
L’ascension dans l’Expressionnisme Abstrait
Dans les années 1950, une fois diplômée, Joan Mitchell s’installe à New York, en plein essor du mouvement de l’École de New York. Elle y côtoie des figures majeures comme Jackson Pollock, Willem de Kooning et Mark Rothko.
Contrairement à de nombreuses femmes artistes de son époque, souvent reléguées à l’ombre de leurs homologues masculins, elle parvient à se faire un nom rapidement. Son travail attire l’attention des galeristes et critiques, et elle participe à des expositions prestigieuses, marquant ainsi son entrée dans le monde de l’art contemporain.
Sa peinture, souvent exécutée sur de très grandes toiles, est reconnaissable par son geste énergique et intense.
Paris, Jean-Paul Riopelle et une relation artistique passionnée
En 1955, lors d’un séjour à Paris, Joan Mitchell rencontre le peintre québécois Jean-Paul Riopelle. Cette rencontre marque un tournant décisif dans sa carrière et sa vie personnelle. Le peintre vit dans la capitale française depuis quelques années déjà, tandis qu’elle la visite pour s’éloigner de new York, son succès grandissant et le stress qui l’accompagne.
Riopelle, déjà installé en France, évolue dans un cercle artistique prestigieux en pleine effervescence artistique où l’on croise des figures comme Alberto Giacometti, Alexander Calder et Samuel Beckett.
Ils entament alors une relation à distance qui dure jusqu’en 1959, année où elle décide de le rejoindre. Leur relation est intense et tumultueuse. Ils se nourrissent mutuellement de leurs arts respectifs, tout en gardant une certaine indépendance. Contrairement à d’autres couples d’artistes, ils ne collaborent pas directement mais partagent un univers commun, influencé par leur quotidien et leurs confrontations créatives. Une relation féconde, à l’image de Frida Kahlo et Diego Rivera. Elle devient sa muse et sa rivale tout à la fois.
Leur style, bien que différent, se croise parfois. Ils explorent tous deux le grand format, les diptyques et les triptyques, s’exprimant par des gestes amples et une approche viscérale de la peinture.
L’installation à Vétheuil et l’influence de la nature
En 1967, Joan Mitchell achète une maison à Vétheuil, où elle installe son atelier. Ce village, chargé d’histoire artistique, devient son refuge et sa principale source d’inspiration. Dans cette maison, cette région, plus proches de la nature qui les fascine tant, ils trouvent davantage de paix.
Elle travaille principalement de nuit, recherchant la solitude et la tranquillité pour laisser libre cours à sa créativité. Sa peinture, déjà marquée par une forte expressivité, se transforme et gagne en profondeur. L’artiste est en effet plutôt réservée dans sa pratique artistique. Elle aime peindre sans être dérangée, se concentrant sur sa riche vie intérieure, ses émotions pour laisser parler sa main sans limites. Le but qu’elle poursuit est de provoquer un choc visuel et émotionnel chez son spectateur. Paradoxalement, cela s’explique par un tempérament un brin provocateur, qui s’exprime facilement, sans limites dans l’expression de sa pensée lorsqu’elle l’estime nécessaire.
« Je préférerais laisser la nature où elle est. Elle est assez belle comme ça. Je ne veux pas l’améliorer. »
Dans cet environnement, elle approfondit son rapport à la nature, élément central de son œuvre. Contrairement à l’abstraction pure, son art reste imprégné de paysages, de saisons et de lumières changeantes. Signant rarement ses toiles, elle donne pourtant à ses tableaux des titres souvent métaphoriques, allégoriques.
Une reconnaissance de son vivant
Dans les années 1970 et 1980, Joan Mitchell bénéficie d’une reconnaissance croissante. Plusieurs musées intègrent ses œuvres à leurs collections, notamment le MoMA, le Whitney Museum of American Art et le Centre Pompidou.
En 1982, le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris lui consacre une grande rétrospective, signe de son importance dans l’histoire de l’art.
Après sa séparation avec Riopelle en 1979, elle affirme encore davantage son indépendance. Elle revendique alors de vivre "libre", loin des contraintes et des attentes du marché de l’art.
Elle s’éteint à Paris en 1992, laissant derrière elle un héritage artistique incontournable.
Le centenaire de Joan Mitchell : événements à ne pas manquer
En 2025, le monde de l’art fête le 100e anniversaire de sa naissance. Plusieurs événements sont programmés à travers le monde pour lui rendre hommage :
- 📌 Centre Pompidou (Paris) – Hommage au Centre Pompidou le 12 février
- 📌 Centre Joan Mitchell (Nouvelle-Orléans) – Exposition rétrospective
- 📌 Art Institute of Chicago – Symposium
- 📌 Lectures et conférences dans plusieurs musées français
Joan Mitchell dans notre jeu "Femmes dans l’Art"
Joan Mitchell est l’une des figures majeures de notre jeu de 7 familles "Iconic : Women In Art", qui met à l’honneur des artistes inspirantes comme Frida Kahlo, Sonia Delaunay et Camille Claudel. Notre série de jeux de 7 familles Iconic est un lot de jeux de cartes sur les thèmes de la culture, de l'architecture ou et du voyage. Conçu sur les bases du célèbre jeu de 7 familles, Iconic Women in Art est une invitation à (re)découvrir quelques-unes des figures artistiques féminines ayant marqué l'histoire des arts du XXème siècle. Réparties en sept familles de pratiques : architecture et décoration, design, photographie et vidéo, littérature, arts visuels, arts de la scène et cinéma, les 42 illustrations du jeu mettent en lumière des visages féminins parfois restés méconnus du grand public. Ce jeu de carte est une idée cadeau parfaite pour les amateurs d'arts.
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FAQ : En savoir plus sur Joan Mitchell
Pourquoi Joan Mitchell est-elle célèbre ?
Joan Mitchell est reconnue comme l’une des figures majeures de l’expressionnisme abstrait. Elle s’est imposée dans un univers artistique dominé par les hommes et a marqué l’histoire de l’art par son geste libre et son utilisation expressive de la couleur.
Quels sont ses tableaux les plus emblématiques ?
- Sans Titre (1954)
- Chasse interdite (1973)
- La Vie en rose (1979)
- La Grande Vallée XIV (1983)
Où voir ses œuvres aujourd’hui ?
Ses œuvres sont exposées dans des institutions prestigieuses, notamment le MoMA (New York), le Whitney Museum et le Centre Pompidou (Paris).
Quelles sont ses citations emblématiques ?
« Je préférerais laisser la nature où elle est. Elle est assez belle comme ça. Je ne veux pas l’améliorer. »
« Ma peinture n’est pas une allégorie, ce n’est pas une histoire. Elle est plutôt comme un poème. »
« Music, poems, landscape, and dogs make me want to paint… And painting is what allows me to survive.”
Conclusion
Joan Mitchell reste une artiste incontournable. Son centenaire est l’occasion parfaite de redécouvrir son œuvre et son impact sur l’art moderne.
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